L’évaluation et la notation des élèves dans le système IB


Depuis des siècles, les étudiants de l’enseignement traditionnel du monde entier sont évalués selon un système de notation. C’est généralement acceptable pour des programmes qui utilisent des manuels scolaires et reposent sur un apprentissage centré sur la mémorisation, car la réponse à une question impliquant de rappeler un fait ou un chiffre, peut aisément être jugée comme bonne ou mauvaise.

Cependant, avec l’avènement des technologies de l’information omniprésentes, les écoles font maintenant évoluer leurs priorités pour privilégier davantage des compétences dites douces comme la créativité, la collaboration ou l’esprit critique que des compétences techniques faciles à évaluer. Cela pose un problème aux éducateurs : comment évaluez-vous quantitativement la créativité d’un étudiant ou la façon dont ils résolvent des problèmes ?

Mais la notation a été un problème bien avant l’arrivée des nouvelles technologies ou les exigences d’un marché du travail en évolution. L’aisance dans le langage, par exemple, est quelque chose qui peut s’avérer difficile à noter tout comme la qualité d’une dissertation. En fait, le concept même qu’est la note, peut, potentiellement, entraver un apprentissage réel et profond chez les élèves en favorisant, chez eux, l’adoption de stratégies, les plus simples possible, leur permettant d’améliorer leurs notes.

Si les programmes scolaires commencent à adopter cette nouvelle approche, le Baccalauréat International (BI) a été précurseur en la matière. Il dispose, à ce titre, d’une position privilégiée pour composer avec ces problèmes.

Le problème de la notation  

L’un des principaux problèmes que pose la notation en tant qu’élément permettant l’évaluation de l’apprentissage est lié au fait que, peu importe la façon dont elle est mise en œuvre, elle va inciter à obtenir la meilleure note possible, plutôt que d’inviter à explorer les possibilités offertes par ce qui est appris, en termes de créativité et de connaissances.

Les notes rendent les étudiants rétifs à prendre des risques et ils ont tendance à emprunter le chemin le plus facile pour obtenir les meilleures notes. Ils seront moins enclins à explorer des idées qui sortent du « moule » et risquent de perdre tout intérêt pour apprendre quoi que ce soit qui aille au-delà de ce qui est requis. Au lieu de cela, ils feront tout ce qui est nécessaire pour décrocher une bonne note, apprendre devenant secondaire.

Les notes peuvent également nuire au bien-être des étudiants. Des études ont démontré que quand les élèves sont stressés à cause de la peur d’échouer à leurs examens, il en résulte, paradoxalement, des performances plus faibles et une distanciation avec le matériel d’apprentissage. D’autres études ont cherché à savoir où les étudiants puisent leur estime de soi. Elles ont montré que les résultats scolaires sont une source importante en la matière.

En fin de compte, comme nous en avons discuté préalablement, les notes ne sont même pas performantes pour générer un retour sur ce qui a été appris.    Avec un système de notation, disons de 1 à 10, un 10 semble être le but ultime de l’apprentissage dans un domaine particulier, alors qu’il n’existe pas une telle distinction dans la réalité. Les notes passent à côté du « feedback » personnel, conversationnel et qualitatif qui serait utile à chaque élève.

Les pistes d’amélioration

Il existe plusieurs alternatives à la « note » qui peuvent être implémentées individuellement, ou de concert, afin d’améliorer l’éducation à tous les niveaux.

Le Jugement Comparatif (Comparative Judgement – CJ) s’impose dans le BI comme l’une des solutions au problème de la notation. Plutôt que juger chacun selon un système métrique numérique, même si c’est inapproprié, le CJ fournit aux examinateurs deux travaux d’étudiant et ils sont censés juger quel est le meilleur des deux. En répétant ainsi les comparaisons, sur l’ensemble des étudiants évalués, il devient possible d’établir un classement à l’échelle du travail des étudiants.

Le CJ génère divers avantages. Le fait que différentes personnes examinent chacun des travaux, tous les élèves se voient offrir l’opportunité d’être évalués par des personnes ayant des opinions et des points de vue différents. Cela facilite également la vie des examinateurs à partir du moment où ils n’ont qu’à comparer deux « travaux » entre eux, à plusieurs reprises, plutôt que d’avoir à évaluer chaque travail au regard de ceux du reste de la classe. Le CJ favorise également une évaluation plus approfondie de chaque travail car les points de comparaisons sont plus faciles à analyser avec, uniquement, une paire de travaux d’élèves.

Les évaluations qualitatives au cours desquelles les étudiants ont une conversation avec les parents et les professeurs sont une autre manière de régler le problème.  Les enseignants peuvent discuter avec les élèves des aspects à améliorer et de la manière dont il est possible d’y parvenir. Les étudiants ont l’opportunité de partager leurs propres points faibles et même la possibilité d’évoquer des ajustements dans le programme scolaire. Bien entendu, cela n’est envisageable que pour des programmes flexibles et cela requiert un gros investissement en termes de temps. Cependant, c’est un apport important pour toutes sortes d’évaluation, lorsque les étudiants peuvent être, personnellement, impliqués dans le processus.

Plus radical encore, il est possible de permettre aux élèves de déterminer leurs propres notes, d’après une auto-évaluation de leurs résultats. Supprimer l’incitation à vouloir obtenir des notes toujours meilleures pour, au contraire, faire du processus d’évaluation un outil invitant les élèves à l’introspection concernant leurs études, peut les encourager à s’engager dans un véritable apprentissage plutôt que dans une éducation permettant de décrocher les notes les plus hautes.

Les examens

Qu’en est-il des examens, alors ? Si tant d’informations sont déjà disponibles en lignes et que la notation peut s’avérer préjudiciable, d’une certaine manière, pour l’apprentissage et le bien-être de l’élève, faudrait-il les supprimer ?

Le fait est qu’il est toujours important de pouvoir se rappeler la connaissance, même générale, relative à un sujet que l’on a étudié. Vous pouvez être capable de rechercher n’importe quoi sur internet, mais poser les bonnes questions et y répondre de manière significative, implique des capacités démontrables en matière d’analyse et de formulation, et de construire un argumentaire.  Pour tout cela, il importe d’avoir une connaissance approfondie du sujet afin d’affiner la recherche d’informations.  

Ce sont ces compétences que les examens du Baccalauréat International évaluent. Et c’est pourquoi ils sont toujours d’actualité après tout ce temps. Mais ne vous y trompez pas, ils continuent à évoluer avec les années. Il y a toujours un débat sur l’opportunité d’autoriser les examens à « livre ouvert » ou sur l’utilisation d’internet. Et la technologie continue d’évoluer, de toutes façons. Le MYP eAssessment (modèle novateur d’évaluation des élèves des écoles BI) a été lancé il y a trois ans à peine, en 2016. Seuls 25 % faisaient appel à la mémorisation, le reste visant à évaluer la pensée critique et la communication.

L’évaluation au sein de la SISD

À la Swiss International School de Dubai (SISD), nos évaluations ne prennent pas uniquement en compte les notes. Nous nous intéressons à l’auto-évaluation et à l’évaluation par les pairs, aux réflexions, à la façon dont ils documentent leurs travaux et même aux tâches « ouvertes » qui font l’objet d’une évaluation critique. Nous organisons également des « conversations dédiées à l’apprentissage » au cours desquelles sont discutés des plans d’action pour chacun des étudiants, ce qui nous permet, d’adapter leur formation et leur évaluation à leurs besoins personnels.

Les bulletins ne se résument pas à des notes. Ils délivrent un jugement qualitatif sur l’ensemble des résultats et une réflexion globale non seulement sur l’éducation mais également sur le comportement.

Nous croyons que cette flexibilité permettra aux étudiants de rayonner plus fortement, de la manière la plus significative pour eux, et les encouragera à véritablement apprendre ce qu’ils étudient plutôt que de travailler, uniquement, dans le but d’obtenir une bonne note.

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